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Souhaitez-vous que l’IA soit intégrée à un animal de compagnie robotisé ?
Il couine, fait des signes et cherche à attirer votre attention : ce robot tout doux développe sa propre personnalité et enregistre des vidéos de vous et de vos proches.
Entre les robots aspirateurs et les téléviseurs à l’IFA de Berlin, une peluche attire mon attention. Deux grands yeux sur des écrans s’attachent immédiatement à moi, comme s’ils me suivaient. Son nez retroussé avec une caméra intégrée enregistre mes faits et mes gestes pour que l’IA puisse analyser les données de mes images. Le robot en peluche apprend de la sorte à reconnaître les émotions humaines et à y répondre par une interaction appropriée.
D’un signe de la main, il me fait savoir qu’il m’a remarquée. Enfin, c’est l’impression qu’il me donne. Je lui caresse la tête avec la main et je suis surprise. Il est très très doux. Ses yeux s’illuminent, puis le symbole de la batterie apparaît dans ses pupilles. Je suis confuse.
Le présentateur du produit m’explique que le robot est actuellement en train de charger. Il le sort et me le met entre les mains. Deuxième surprise : le joujou est étonnamment lourd... et plutôt mignon.
La série de robots en peluche KATA Friends provient du fabricant SwitchBot. Contrairement aux aspirateurs et autres robots ménagers de l’entreprise, cet objet cherche à dissiper la morosité par son côté ludique et enfantin. L’IA intégrée est censée reconnaître les expressions faciales et les gestes, évaluer les données d’images et montrer des réactions appropriées.
Le monsieur du stand poursuit avec enthousiasme et me raconte que l’ami KATA peut se souvenir de différents espaces, personnes et moments et en tirer une personnalité propre. Ainsi, il suit les membres de la famille qui le caressent et interagissent avec lui. Il doit aussi être capable de reconnaître des personnes inconnues et d’avertir ses propriétaires en cas d’intrusion.
Pendant que j’écoute, le petit animal dans mes bras remue la tête, couine doucement et lance à nouveau ses bras de pingouin dans les airs. Avec le temps, le robot devrait même développer ses propres émotions et inviter son maître à un échange direct lorsqu’il est jaloux, heureux ou triste.
Je replace la peluche à côté de son écharpe que le fabricant propose également à la vente. Elle s’en éloigne. Je m’adresse une dernière fois au personnel et lui demande à quoi correspondent les deux trous sur le ventre.
« Des caméras », réplique-t-il rapidement.
« Où sont stockées les données vidéo ? »
« Localement. »
Je ne suis pas vraiment convaincue. Aussi mignon que puisse paraître l’ami KATA, il n’en reste pas moins un robot avec des caméras dans le ventre et une IA dans la tête. Alors que le fabricant souligne que toutes les données sont enregistrées et analysées localement, un arrière-goût d’inachevé subsiste : faut-il désormais équiper d’une caméra non seulement tous les appareils ménagers, mais aussi les animaux en peluche ? En plus de tous les autres appareils, veut-on vraiment avoir chez soi un robot qui reconnaît les personnes, analyse les visages et connaît l’appartement par cœur ?
Les frontières entre jouet, compagnon et appareil de surveillance s’estompent.
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Repeindre l’appartement juste avant de le quitter. Faire du kimchi. Ressouder le four à raclette. J’essaie tout. Et souvent, ça marche.
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