Lutter contre la sédentarité : en télétravail, je travaille sur un tapis de course
12/11/2025
Traduction : Marie-Céline Berthou
Photos: Lorenz Keller
Comment rester actif lorsqu’on travaille sur ordinateur ? Je teste un tapis de course en télétravail pour voir si cela apporte vraiment quelque chose.
Peut-être que ce texte sera particulièrement créatif, peut-être que je serai particulièrement efficace lors de sa rédaction. En effet, pour une fois, je ne suis pas assis sur ma chaise de bureau pour l’écrire, mais je marche !
Je ne suis pas en train de marcher dehors, je suis en télétravail sur un tapis de course devant mon ordinateur. Finalement, ce changement de rythme est plutôt bienvenu. Comme l’a expliqué le neuroscientifique Shane O’Mara dans une interview avec le Tages-Anzeiger (en allemand), « la marche est un engrais pour les cellules de notre cerveau ». Les études montrent que bouger régulièrement pendant la journée améliore la capacité de concentration, l’humeur et la mémoire.
C’est bien beau, tout ça, mais avant de récolter les fruits de la marche, je dois surmonter quelques difficultés.
Un tapis de course adapté, un bureau inadapté
Trouver un tapis de course adéquat n’a rien de sorcier. Le fabricant Urevo m’envoie le Spacewalk 3S, l’un des plus populaires de notre boutique en ligne.
Il est livré prêt à l’emploi dans un carton géant. L’appareil pesant près de 30 kg, on ne peut pas franchement parler de poids plume. Il est équipé de roulettes d’un côté, ce qui permet de le glisser sous le bureau et de l’en sortir facilement si je veux reprendre ma chaise.
Jusqu’à présent, tout fonctionne comme sur des roulettes. Un autre obstacle se dresse entre moi et ma séance de sport au travail : si je veux travailler debout ou en marchant, le bureau doit être bien plus haut qu’il ne l’est lorsque je suis assis.
Comme ce dernier n’est pas réglable, je me lance d’abord dans une construction hasardeuse. Le carton d’un robot aspirateur est suffisamment haut et solide pour rehausser le clavier, la souris et l’écran au bon niveau.
C’est la première fois que je suis debout devant mon bureau, je lance le tapis de course à une vitesse tranquille de 1,5 km/h. Je trouve rapidement mon rythme et marche sur place devant mon bureau. J’attrape facilement la souris pour ouvrir une fenêtre, copier-coller des fichiers, consulter des sites Internet, tout fonctionne sans problème.
Je commence à taper, quelques mots d’abord, puis des paragraphes entiers. Une heure plus tard, j’ai terminé le premier jet d’une actu sur les smartphones.
Première impression : faire des recherches et rédiger un texte sur le tapis de course ne pose aucun problème, mais pour pouvoir tester l’Urevo Spacewalk 3S sur une période plus longue, il me faudrait un bureau assis-debout et pas ce bricolage bancal.
Pas à pas dans ma nouvelle routine au bureau
Ma première quête annexe consiste donc à me procurer un bureau à hauteur réglable. L’important, c’est de pouvoir le placer plus haut qu’un bureau debout classique, puisque je serai sur un tapis de course d’environ 13 cm de haut et non à même le sol. Une hauteur de 120 cm serait parfaite pour moi.
Je suis très satisfait du modèle acheté chez Activejet. Il n’est pas trop cher et pourtant très solide. Et c’est important parce que mes mouvements ne doivent pas occasionner de secousses au niveau du bureau.
Je fais vite deux constats : 1,5 km/h, c’est un peu lent, j’accélère donc. Au bout de quatre mois de test, j’estime qu’une vitesse comprise entre 2 et 2,5 km/h est idéale. Si je marche plus vite, je perds en coordination au niveau de la souris et du clavier.
Gagné par l’euphorie, j’utilise le tapis de course dès les premiers jours pendant une visio d’équipe – ce qui n’est pas du tout bien perçu. Les autres voient le haut de mon corps et ma tête qui s’agitent en permanence, c’est franchement énervant.
Verdict : il vaut mieux passer ses appels vidéo en statique.
Travailler et bouger
Je me rends vite compte que je ne peux pas faire de « sport » en télétravail. Je suis limité en ce qui concerne la vitesse si je veux travailler normalement. Je peux tout de même augmenter la pente de l’Urevo Spacewalk 3S jusqu’à 9 % en un clic sur la télécommande. Cette dernière sert aussi à modifier la vitesse ou à appuyer sur « Stop » en cas d’appel visio.
Je mise sur la durée et l’assiduité plutôt que sur le rythme et l’intensité. C’est-à-dire que j’utilise le tapis de course le plus possible en télétravail, au moins trois heures à chaque fois. Je fais environ 4000 pas par heure, soit à peu près deux kilomètres.
Je fais ainsi d’une pierre deux coups : je bouge suffisamment, même pendant une longue journée de bureau, et je me sens globalement plus en forme et travaille plus efficacement. Souvent, j’écoute de la musique en même temps et je marche presque en dansant en rythme sur le tapis.
Le soir, je suis aussi épuisé qu’après huit ou neuf heures passées sur une chaise de bureau. Mais c’est une fatigue saine : j’ai accompli quelque chose, mentalement et physiquement aussi un peu.
Collecte de données via l’application
J’aime bien suivre mon exercice physique et pas seulement pour des tests (et c’est un problème). Mes bras sont généralement posés sur le bureau : ni ma montre connectée ni ma bague connectée ne comptent les pas de manière fiable.
Le tapis de course lui-même affiche certes la vitesse actuelle, le temps écoulé, la distance parcourue, le nombre de pas et les calories brûlées grâce à un grand écran numérique tout simple, mais pour que cela fonctionne, je dois connecter le tapis de course à l’appli d’Urevo.
Nota bene : si vous voulez suivre de près toutes les données, vous devrez démarrer chaque séance manuellement via l’appli. Le tapis de course lui-même ne peut pas enregistrer ou synchroniser de données sur plusieurs jours.
Le point positif, c’est que vous n’avez pas besoin de l’application pour le reste. Si le suivi ne vous intéresse pas, vous pouvez tout gérer avec la télécommande. L’application est toutefois intéressante pour utiliser le tapis de course en dehors des heures de bureau, puisqu’on y trouve divers programmes d’entraînement avec des vidéos ou de la musique synchronisée avec la vitesse du tapis. Vous pouvez même vous mesurer à d’autres utilisateurs de l’appli Urevo.
Stable et robuste, mais agaçant au début
Le Spacewalk 3S peut aller jusqu’à 6 km/h. Cela suffit pour marcher d’un bon pas, mais pas pour un entraînement intensif. L’appareil est donc davantage destiné aux néophytes et moins aux grands athlètes.
La bande, qui ne mesure que 44 cm de large et 108 cm de long, m’a parfaitement suffi. L’appareil pourtant compact semble en outre très robuste et stable, même pour mon gabarit. Les deux roulettes à l’avant permettent de le déplacer facilement et de le ranger lorsque je ne l’utilise pas. L’idéal serait d’avoir un meuble avec un espace d’une vingtaine de centimètres pour le glisser facilement dessous. On peut aussi le ranger à la verticale.
J’ai mesuré un volume sonore d’environ 45 décibels à un mètre de distance. Les « bruits » du tapis de course étant très neutres, ils ne dérangent pas vraiment. Mes pas font monter le volume à environ 52 décibels, ce qui ne me pose aucun problème. Il en irait sûrement autrement si quelqu’un d’autre se trouvait dans la pièce.
Au début, le tapis de course émet un bip fort à chaque appui sur un bouton, que ce soit via la télécommande ou l’application. Ça m’exaspère et je ne trouve pas le bouton pour couper ce bruit jusqu’à ce que j’installe, au bout d’un certain temps, une mise à jour du firmware via l’application… Je peux enfin désactiver le son de manière permanente dans les paramètres de l’application. Pour moi, c’est le principal motif justifiant l’installation de l’appli, même si je dois me créer un identifiant.
8543 pas plus tard, me voici à la fin de ce test. Mon texte est-il plus créatif que d’autres textes ? Pas forcément. Mais mentalement, je me sens frais comme un gardon et motivé, en dépit de l’effort fourni. Et j’ai l’agréable sensation d’avoir fait un peu d’exercice en même temps.
Bilan
Un bon tapis de course pour se balader au bureau
Lors du test, j’ai surtout utilisé l’Urevo Spacewalk 3S pour marcher tranquillement pendant mon travail. Le tapis de course est idéal pour cela, mais on peut aussi l’utiliser pour de la marche rapide ou un petit footing. En revanche, je déplore l’absence de main courante et d’un bouton d’arrêt d’urgence. L’appareil est stable et robuste, tout en demeurant très compact.
La télécommande, qui permet de contrôler toutes les fonctions importantes, est très pratique. L’application offre un suivi et plusieurs programmes d’entraînement avec musique et vidéos, pour lesquels le rythme s’adapte automatiquement. J’ai aussi réussi à désactiver le bip énervant de l’appli après une mise à jour du firmware.
Pro
- construction solide et compacte
- télécommande pour les principales fonctions
- prix raisonnable
- inclinaison jusqu’à 9 %
Contre
- vitesse maximale 6 km/h
- appli avec connexion
Lorenz Keller
Senior Editor
Lorenz.Keller@digitecgalaxus.chLes gadgets sont ma passion - qu'ils soient utilisés pour le bureau à domicile, pour le ménage, pour le sport et le divertissement ou pour la maison intelligente. Ou bien sûr aussi pour le grand hobby en dehors de la famille, à savoir la pêche.
Test de produit
Nos expertes et experts testent les produits et leurs applications, de manière indépendante et neutre.
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