Je suis allé chez Nintendo pour tester la Switch 2 : mon rapport

Domagoj Belancic

3/6/2025

Traduction: Martin Grande

Photos: Domagoj Belancic

Peu de temps avant son lancement, Nintendo m’invite à tester la Switch 2 pendant six heures. L’aperçu de « Mario Kart World » et de « Nintendo Switch 2 Welcome Tour » attise mon impatience et soulève quelques questions en même temps.

Après environ huit ans, la Switch vieillissante est remplacée par sa successeuse, la Switch 2. Nintendo m’invite à son siège européen de Francfort juste avant le lancement de la nouvelle console. À l’issue de ma petite journée passée à jouer à Mario Kart World et au Nintendo Switch 2 Welcome Tour, j’ai 22 points positifs et négatifs dont j’aimerais vous faire part.

Remarque : des rapports de test détaillés sur le matériel de la Switch 2 et les jeux de lancement suivront dans les prochains jours. Cliquez sur « Suivre » le thème et « Suivre » l’auteur à la fin de l’article pour ne rien manquer !

Le matériel

La taille réelle de la nouvelle Nintendo m’avait déjà frappé lors de l’avant-première à Paris. À Francfort, les dimensions de la console portable me surprennent à nouveau. Mis à part le format XXL, les points suivants attirent également mon attention :

La luminosité de l’écran

Lors de l’avant-première, nous n’avons pas pu régler nous-mêmes la luminosité des consoles. J’ai eu peur que l’écran soit trop sombre. À Francfort, je peux enfin augmenter moi-même la luminosité au maximum. L’écran LCD de la Switch 2 est nettement visible même dans une pièce bien éclairée. Ça me rassure. Je n’atteins certes pas la luminosité maximale de mon smartphone actuel, mais cela devrait suffire pour la plupart des cas de figure. Attention : le matériel que je teste au moment de l'évènement n'est pas le même que celui que vous aurez entre les mains le 5 juin. Nous verrons alors dans le rapport détaillé comment l’écran se défend dans des conditions de fort ensoleillement.

Pas d’OLED ? Pas grave !

Après ma journée de gaming sur la Switch 2 et son écran « seulement » LCD, je suis conquis. La technologie OLED de ma Switch 1 ne me manquera pas trop. Au vu des jeux sublimes, je suis même persuadé que des gens prendront l’écran LCD très coloré de la Switch 2 pour de l’OLED. L’image est nette, les couleurs intenses et les contrastes élevés, même en changeant fortement son angle de vue, comme je le constate dans Nintendo Switch 2 Welcome Tour en mode de commande par mouvement (voir plus bas).

Le HDR est sympa, mais peu spectaculaire (du moins dans la démo)

Je suis un peu déçu par la démo HDR dans le Nintendo Switch 2 Welcome Tour. Dans un mini-jeu, je peux déclencher l’explosion de feux d’artifice et passer de l’affichage HDR à l’affichage SDR en appuyant sur un bouton. Je passe d’une résolution à l’autre sans remarquer une grande différence. Les endroits très lumineux des feux d’artifice brillent un peu plus avec le HDR. C’est tout.

Les grands bords de l’écran

Les grandes bordures d’écran de la Switch 2 ne m’ont pas sauté aux yeux à Paris, mais après plusieurs heures de jeu, ce détail cosmétique me dérange quand même un peu. En comparaison à la Switch OLED, j’ai l’impression qu’on a plutôt reculé à ce niveau-là. Et j'imagine que les grosses bordures de la version d'avant-première ne vont pas changer d'ici la sortie officielle. Néanmoins, si l’on jette un œil en direction des hideuses consoles portables de Valve, Asus, Lenovo et Cie, la Switch 2 s’apparente à une pièce de design raffinée malgré ses bords massifs.

Les sticks analogiques des Joy-Con 2

Les Joy-Con 2 sont très différents de ceux de la première Switch. Les boutons A, B, X et Y procurent un sentiment de satisfaction proche de la plénitude totale. Les sticks analogiques sont de bien meilleure facture que ceux de la première génération. Ils ne sont toujours pas parfaits au toucher, surtout si on les compare à la manette Pro, incroyablement réussie (voir plus loin). En jouant à Mario Kart World, je regrette que les sticks ne soient pas un peu plus grands et un peu plus précis en termes de ressenti.

Je n’aime pas les boutons L/R des Joy-Con

Comme les Joy-Con 2 sont beaucoup plus grands que ceux de la première Switch, Nintendo a dû faire preuve d’imagination pour les touches L, ZL, R et ZR. Ces boutons sont beaucoup plus allongés sur la Switch 2, car de nombreux joueurs et joueuses ne pourraient pas les atteindre avec l’index s’ils étaient placés comme sur la Switch 1. Ils sont quasiment pliés à 90 degrés afin d’être à la fois accessibles à l’extrémité et sur le côté des Joy-Con.

Pendant ma session Mario Kart World, je n’arrive pas à m’habituer aux nouveaux boutons. Leur « clic » ne me plait pas. Peut-être est-ce parce qu’ils sont anormalement longs et courbés pour couvrir le haut et le côté du Joy-Con. Au moins, dans les mini-jeux du Nintendo Switch 2 Welcome Tour, où j’utilise les Joy-Con comme une souris, le clic me semble beaucoup plus naturel.

Souris TRÈS rapide et précise

En parlant de souris, je suis convaincu que la fonction souris des manettes Joy-Con 2 est plus qu’un simple gadget. Le curseur semble rapide et précis dans les mini-jeux du Nintendo Switch 2 Welcome Tour. Nintendo a même confirmé dans son appli Nintendo Today! que la sensibilité de la souris pouvait être modifiée dans le menu. Super !

Combiné avec les capteurs de mouvement et le HD Rumble 2, l’expérience de jeu unique se distingue nettement d’un contrôle conventionnel à la souris.

Le très cool HD Rumble 2 joue même de la musique !

En mettant la main sur la Switch 2 pour la première fois à Paris, j’avais déjà apprécié la fonction Rumble remaniée. Je crois que je suis tombé amoureux de ces petits moteurs à vibration. Le retour haptique est incroyablement amusant. Je suis particulièrement impressionné par une des démos du Nintendo Switch 2 Welcome Tour dans laquelle les petits moteurs démontrent qu’ils peuvent produire des sons en plus d’être précis. Le tintement des pièces de Mario et d’autres mélodies sortent des manettes sans haut-parleur encombrant. Fascinant !

La manette Pro aux sticks magiques

La manette Switch 2 Pro pourrait bien être la manette la plus ergonomique que j’aie jamais eue entre les mains, et je dis ça en tant que grand défenseur de la DualSense de Sony. Je trouve que Nintendo s’est dépassée.

Les sticks analogiques sont la crème de la crème. Ils se distinguent de toutes les autres manettes que j’ai utilisées dans ma vie. Je ne ressens absolument aucune résistance. Les petites tiges glissent dans toutes les directions comme si elles étaient enduites d’une huile magique. Elles restent aussi très silencieuses quand elles entrent en contact avec le rebord, je n’entends et ne sens presque rien, même quand je n’y vais pas de main morte. C’est comme si elles étaient recouvertes de ouate. Comment est-ce possible ? À quelle magie noire Nintendo a-t-elle dû se convertir pour obtenir un tel résultat ? C’est tout simplement génial. Le fait que Nintendo n’ait toujours pas intégré de gâchettes analogiques dans la manette est d’autant plus douloureux. On ne peut pas tout avoir...

La minuscule caméra Switch 2

Pendant ma session Mario Kart World, je teste la caméra Switch 2. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais qu’elle serait plus imposante. En vrai, elle est minuscule et discrète. Elle se fondra très bien dans votre installation TV. Nintendo a également pensé à la protection de la vie privée, avec un mécanisme sur le côté de la caméra qui permet d’actionner un cache physique.

La Switch 2 est compatible avec les webcams classiques

Si vous n’avez pas envie d’utiliser la caméra de Nintendo, vous pouvez probablement utiliser une webcam que vous possédez déjà. Les membres du personnel de Nintendo avec qui je discute ont testé diverses caméras USB « normales » dans leurs bureaux de test et elles ont toutes fonctionné.

« Mario Kart World »

Je consacre une grande partie de mon temps chez Nintendo à jouer à Mario Kart World. J’aurais adoré passer encore plus de temps sur ce jeu de course en monde ouvert et j’attends son lancement avec impatience, mais tous mes points ne sont pas forcément positifs. Voici ce que j’ai remarqué :

Le saut chargé, les rampes et les murs changent tout !

Lors de l’événement Switch 2 à Paris, nous n’avons pu jouer au nouveau Mario Kart qu’avec les aides à la conduite, que je ne supporte pas. À Francfort, je les désactive toutes et j’examine de plus près les nouvelles mécaniques de jeu sans restriction.

J’aime particulièrement la nouvelle fonction de saut chargé. Si j’appuie sur la touche ZR alors que mon kart se déplace en ligne droite, un saut se charge. Quand je relâche la touche, mon personnage et son kart s’élancent dans les airs. Cela me permet par exemple de sauter sur les murs et de rouler dessus. Cela fonctionne aussi sur les rampes pour grinder comme Tony Hawk.

Dans une démo, un employé de Nintendo me montre ce qu’il est possible de faire avec ce mécanisme. Il alterne entre les sauts sur les murs et sur les balustrades avec un timing impeccable. Le chemin qu’il emprunte semble beaucoup plus rapide que celui de ses adversaires. Je suis impressionné. Cette mécanique est un véritable gamechanger qui confère un énorme avantage aux pilotes qui ont le plus d’entraînement.

La fonction géniale de retour en arrière

Au début, je n’arrive pas à utiliser les nouvelles techniques de saut. Soit je saute à côté des rampes, soit je commence à déraper au lieu de sauter (le kart doit être parfaitement droit au moment d’appuyer sur ZR). La nouvelle fonction de retour en arrière m’est bien utile. Quand j’appuie sur le bas de la croix multidirectionnelle, mon personnage « rembobine » tandis que le monde autour de lui continue à se déplacer normalement. J’en profite pour enchaîner mes tentatives de sauts jusqu’à enfin avoir le truc. Cela s’avère très utile pour me familiariser avec les nouveaux circuits et les mécaniques du jeu.

Le mode Survie est la meilleure chose qui pouvait arriver à « Mario Kart »

Dans Mario Kart World, 24 pilotes s’affrontent en même temps, soit deux fois plus que dans Mario Kart 8 Deluxe. Les courses ressemblent à des batailles épiques pleines de combats chaotiques entre différents groupes. La présence de nombreux personnages sur le circuit permet également de jouer en mode Survie, qui bouleverse le concept traditionnel du Grand Prix.

Dans ce mode, je roule d’un bout à l’autre de l’immense monde du jeu (voir plus loin), sans reprendre mon souffle. J’y emprunte le chemin des circuits à proprement parler et les routes un peu plus grandes et plus ouvertes qui relient les tracés officiels entre eux. Six points de contrôle sont disposés dans ce tour du monde. À chaque point de contrôle, les quatre pilotes les plus à la traîne sont éliminés, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. C’est un petit peu comme une battle royale, dans l’univers de Mario Kart.

La jubilation que l’on éprouve en parvenant à se hisser de justesse parmi les derniers pilotes qui ont le droit de poursuivre leur course est incroyable. Dans les bureaux de Nintendo à Francfort, on jure, on crie et on exulte en mode Survie. Je regarde ma montre connectée qui suit mon pouls. Mon cœur bat la chamade. Ce mode de jeu est un sport de haut niveau. Je suis sûr qu’il deviendra le nouveau mode préféré de nombreux joueurs et joueuses.

Un vent de fraîcheur souffle sur le mode VS

Si les modes Survie et Grand Prix ne vous disent pas trop, vous pouvez lancer des courses VS dans lesquelles vous décidez vous-même des circuits et des règles. La nouveauté de World est que l’on détermine des itinéraires de courses dans le monde ouvert en plus des circuits classiques. Avec leur design ouvert et souvent très large, ces nouveaux venus offrent une expérience de jeu différente de celle des circuits compacts et traditionnels. Un changement bienvenu, donc.

Le mode Battle est bon sans être spectaculaire

Je ne suis pas le plus grand fan des modes bataille dans Mario Kart. Pour moi, ils sont un petit plus que je laisse de côté après quelques manches. Je teste deux modes avec les autres participants : la bataille de ballons que nous connaissons bien et une variante avec des pièces à ramasser. Dans le premier, j’essaie de faire éclater les cinq ballons de chaque pilote adverse avant que les autres ne détruisent les miens. La variante à pièce nous revient de Mario Kart Wii, où il s’agit de collecter le plus de pièces possible dans le temps imparti et de voler les pièces des autres pilotes.

Les batailles se déroulent dans des arènes fermées. Il devrait y avoir encore deux autres modes bataille. J’espère que ceux-ci feront davantage usage du monde ouvert du jeu et oseront peut-être quelque chose de nouveau.

J’adore l’intégration de la caméra en écran partagé

J’ai testé le mode écran partagé. Je fais la course avec trois autres participants. À cette occasion, nous testons également la caméra Switch 2 qui nous filme pendant les courses. Tout d’abord, nous choisissons le cadrage de l’image.

Pendant les courses, nos visages s’affichent au-dessus de chaque personnage. J’apprécie beaucoup ce petit détail. C’est extrêmement amusant d’observer les visages concentrés, frustrés ou joyeux de mes adversaires avant de les massacrer avec une carapace rouge.

Le mode Balade ennuyeux

Entre les courses, je teste toujours le mode Balade. Dans celui-ci, j’explore l’immense univers de jeu de Mario Kart World en toute liberté. En combinaison avec la fonction de rembobinage, l’exploration libre du monde est un super moyen de se familiariser avec les parcours.

Dans ce monde ouvert, je trouve aussi régulièrement de grands interrupteurs « P ». Si je les actionne, des mini-missions se lancent. Par exemple, je dois collecter toutes les pièces qui apparaissent soudainement dans un temps imparti, ou je dois déraper à travers un parcours d’obstacles rempli de boules de neige qui roulent dans ma direction. En plus des interrupteurs « P », il y a des objets à collecter cachés dans le monde ouvert du jeu.

Les petits défis et les objets cachés sont sympathiques, mais je me lasserai sûrement de ces tâches répétitives à long terme. Entre les circuits et en dehors des routes, le monde est très vide. Mon envie de l’explorer chute drastiquement après quelques minutes. Pourquoi traverser un univers désert alors que le mode élimination absolument génial est à portée de clic ?

La qualité graphique du jeu varie fortement

La forte variation de qualité graphique me frappe également en explorant le monde du jeu. Sur les circuits, le jeu est magnifique. Quand je les quitte, je découvre rapidement des zones très tristes, à la géométrie rudimentaire et aux textures délavées. Une raison de plus de laisser tomber le mode Balade.

« Nintendo Switch 2 Welcome Tour »

Histoire de redescendre dans les tours après les courses exaltantes de Mario Kart World, j’ai jeté un œil attentif à Nintendo Switch 2 Welcome Tour. Je ne sais pas trop quoi penser de ce « jeu ».

Making of de la Switch 2 ; grande attention aux détails

Commençons par le côté positif. Si le processus de développement de la Switch 2 vous intéresse, vous allez adorer les informations passionnantes du jeu. Vous y explorez une Switch 2 géante en tant que mini-humain. On se croirait dans une visite interactive de musée. J’y découvre comment le moteur HD Rumble 2 est conçu, à quoi ressemble l’intérieur de la console et comment fonctionnent les aimants des manettes Joy-Con 2. C’est très agréable de voir que même une entreprise habituellement aussi secrète que Nintendo révèle autant de détails intéressants sur le processus de développement.

Mini-jeux banals, mais amusants

Les informations sont transmises avec une pointe d’humour et un grand souci du détail, comme le veut la tradition Nintendo. Un sourire illumine mon visage quand je me retrouve à courir sur l’écran tactile de la Switch 2 ou que je monte dans le « sous-sol » de la manette Joy-Con 2 à l’aide d’une échelle.

Au cours de ma visite, j’effectue des haltes dans de petites « expositions » consacrées aux nouvelles fonctions de la Switch 2. Je joue avec la fonction de la souris, je devine à quel taux de rafraichissement d’image un objet se déplace et je réponds à des quiz sur ce que j’ai appris jusqu’à présent. Sans forcément les qualifier de mini-jeux, j’ai bien aimé découvrir ces simples démonstrations interactives.

Moins un jeu qu’une appli (qui aurait dû être gratuite)

Nintendo Switch 2 Welcome Tour est idéal pour se familiariser avec les nouvelles fonctionnalités uniques de la console. Il s’agit toutefois moins d’un vrai jeu que d’une application interactive présentant des faits intéressants sur la nouvelle console.

Le truc, c’est que Nintendo Switch 2 Welcome Tour n’est pas gratuit. Si vous voulez explorer l’immense Switch 2 en tant que mini-humain, vous devrez payer une dizaine de francs suisses ou d’euros dans le Nintendo eShop. Je ne comprends pas cette décision. Dans la démo, je n’ai encore rien vu qui justifie ce prix. Il devrait s’agir d’une option gratuite accessible à toute personne ayant fait l’acquisition de la Switch 2. Quand on voit que Sony offre l’excellent Astro’s Playroom lors de tout achat de la PS5, c’est inconcevable qu’une telle démo tech beaucoup moins spectaculaire soit payante. Dommage. Il me tarde quand même énormément d’examiner la Switch 2 géante officielle le jour de sa sortie !

Remarque : des rapports de test détaillés sur le matériel de la Switch 2 et les jeux de lancement suivront dans les prochains jours. Cliquez sur « Suivre » le thème et « Suivre » l’auteur pour ne rien manquer !

Domagoj Belancic

Senior Editor

Domagoj.Belancic@digitecgalaxus.ch

Ma passion pour les jeux vidéo s'est éveillée au jeune âge de cinq ans avec la Gameboy originale et a grandi à pas de géant au fil des ans.

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