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Ronja Magdziak
En coulisse

Bonnes habitudes santé : j’ai passé 10 jours dans le silence de la Vipassana

Ronja Magdziak
28/1/2025
Traduction : Rose-Hélène Moquet

Passer 10 jours en silence dans un centre de méditation semble être une tendance pour les personnes en quête de spiritualité, de sens, ou en pleine crise de la quarantaine. L’offre s’adresse à tout le monde, quelle que soit sa foi ou son expérience de la méditation. J’ai testé, souffert et apprécié.

Enseignée par S.N. Goenka, la méditation Vipassana aurait déjà été pratiquée par Bouddha il y a 2500 ans. Selon l’association Vipassana e.V., elle est proposée actuellement dans 245 centres de méditation dans le monde. Le cours d’introduction typique dure 10 jours pendant lesquels on médite environ 10 heures par jour en respectant un « noble silence ».

Le thème de la méditation m’intéresse depuis longtemps. J’ai essayé à plusieurs reprises de mettre en place une pratique régulière à l’aide de diverses applis, sans véritable succès. La première fois que j’ai entendu parler de Vipassana, j’ai tout de suite accroché. J’avais à la fois envie de relever le défi et de calmer mes ruminations permanentes.

Étape 1 : trouver une place !

Jour 0 : et le silence fut

Le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis stressée. En parcourant l’Inde avant d’arriver au Népal, j’ai rencontré plusieurs personnes qui avaient déjà suivi un cours Vipassana. « C’est très intense », m’a-t-on dit. « Pire qu’être en prison ». Certains voulaient s’évader. Pourtant, tout le monde me conseillait de le faire, car « ça change la vie ».

Le respect de ce que l’on appelle le « noble silence » au niveau physique et mental doit aider à garder l’esprit aussi « pur » que possible pendant le cours et à éviter les nouvelles pensées positives ou négatives. Dans des cas exceptionnels et justifiés, il est toutefois permis de parler aux responsables de cours et enseignants.

Jour 1 : le gong sonne à 4 heures

Tête baissée et en silence, nous marchons vers le petit-déjeuner. Les places sont disposées de manière à ne pas se faire face afin d’éviter que les regards se croisent. On mange en silence, on fait la vaisselle, puis on reprend la méditation. Une partie des trois prochaines heures de méditation peut se faire dans le dortoir. Je m’endors directement. Les cinq heures de méditation restantes de la journée se déroulent de la même manière. C’est frustrant.

Chaque soir, nous regardons des conférences enregistrées de S.N. Goenka, dans lesquelles il explique plus en détail la philosophie derrière Vipassana et sa technique. Ses paroles appelant au sérieux et à l’application tout en étant pleines de compréhension et d’humour me remotivent et me poussent à être plus conciliante.

Jour 2 : on réessaye

Jour 3 : on touche le fond

Les choses ne s’arrangent toujours pas. Je suis moins fatiguée, mais je n’arrive pas à rester en place ni à empêcher mes pensées de dériver. Je commence à comprendre pourquoi d’autres ont comparé cette expérience à un séjour en prison et ont voulu s’échapper. Je ne pense pas à abandonner, mais je commence à compter le temps qu’il me reste : plus que 70 heures de méditation...

Jour 4 : nouvelle technique, nouvelle chance

Jour 5 : vous avez dit « motivation » ?

La méditation matinale est devenue ma préférée et je résiste de mieux en mieux à l’envie constante de bouger, mais je ne suis pas entièrement satisfaite de moi. Pourquoi je me retrouve à passer deux heures à me demander si j’ai besoin d’une nouvelle robe d’été au lieu de me concentrer sur les sensations de mon corps ?

Jour 6 : travailler consciencieusement

Jour 7 : je suis forte

Jour 8 : qui est là pour nous quand tout change ?

Jour 9 : ça n’aurait pas pu arriver plus tôt ?

Jour 10 : ramenez-moi le silence !

C’est la fin du vœu de silence. Je cours professer mon amour à la cuisinière dont la nourriture a été un véritable rayon de soleil dans le dur quotidien de la méditation. Elle ne parle pas anglais, mais je suis sûre que ça ne l’a pas empêchée de me comprendre.

Autour de moi, tout se met à bourdonner. Toutes ces voix, ces gestes, ces regards : c’est trop. Au bout de 10 minutes, je le silence me manque déjà. Je me sens obligée d’avoir mon mot à dire, de partager mes réussites et mes échecs avec les autres. Pourtant, je préfèrerais me retirer et faire barrage à cette agitation. J’ai envie de silence.

Jour 11 : le bilan

C’est l’heure de partir et de retrouver la réalité. Une fois le silence rompu, impossible de penser à la méditation. Avec le retour de l’agitation autour de moi, je n’arrivais plus à trouver le calme. Alors, est-ce que ces 10 jours de silence m’ont apporté quelque chose ?

Une fois le cours terminé, S.N. Goenka recommande de pratiquer Vipassana au moins deux heures par jour. Les plus ambitieux y arrivent, je n’en fais malheureusement pas partie. Pourtant, deux mois après mon retour en Allemagne, je réalise la profondeur de l’impact que ce cours a eu sur moi. Je suis nettement plus calme et plus en contrôle. Le chaos de la gare ou mon voisin peu aimable ne m’énervent plus aussi facilement.

Si l’on m’avait demandé le cinquième jour si cela en valait la peine, ma réponse aurait clairement été « absolument pas ». Aujourd’hui, j’espère pouvoir resuivre un cours dans un an ou deux.

Photo d’en-tête : Ronja Magdziak

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Rédactrice indépendante, biologiste et prof de yoga, j'entretiens une certaine fascination pour la nature, le corps et l'esprit. J'adore le grand air, bouger et écrire sur tout ce qui nous fait du bien !


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