
En coulisse
Spoiler Talk : Squid Game, hype ou critique de la société ?
par Luca Fontana
Qui dit nouveau mois, dit nouvelles recommandations. Netflix, Disney+, Prime Video, Sky Show ou Apple TV+, voici les films et séries qui seront diffusés en juin sur les services de streaming.
Aujourd’hui, mon collègue Patrick a participé au vide-grenier du jardin d’enfants. Il est maintenant le nouveau papa de Kévin. Trêve de plaisanteries, voici mes recommandations films et séries du mois de juin !
Revoilà Arnold Schwarzenegger. Il ne m’en faut pas plus.
Sortie : 12 juin
Après l’échec de la révolte, la chute de Gi-hun et le triomphe de l’Organisateur, la troisième et dernière saison de Squid Game ne promet pas un nouveau départ, mais une véritable descente aux enfers dans un monde qui est passé du statut de simple jeu à celui de miroir de la société.
Avec sa narration sans compromis et sa critique du système nous forçant à nous demander « que ferais-je si j’étais à leur place ? », la première saison de la série avait déjà été une surprise. Évidemment, la saison 2 n’a ni pu ni su faire aussi bien. Elle a cependant eu le courage d’approfondir et de modifier l’histoire. Au lieu de suivre uniquement Gi-hun, le conflit a pris de l’ampleur et s’est transformé en un clash entre deux idéologies, personnifiées par deux hommes et leurs convictions.
Le conflit entre Gi-hun et l’Organisateur atteint désormais son paroxysme. Selon Hwang Dong-hyuk, créateur de la série, on en arrive au combat final. J’y vois plutôt une dernière lutte pour la dignité, la vérité et le pardon (ou du moins la justice). Car parfois, ce qu’il reste de la vie est bien pire que la mort.
Sortie : 27 juin
Un clan viking en plein bain de sang, un samouraï en quête de vengeance et un pilote survolant le territoire nazi avec un ennemi inconnu en ligne de mire. Trois époques, trois lieux, un même problème : le Predator est de retour. Et cette fois, il ne s’agit pas seulement de chasser des proies, mais de survivre face à une force surhumaine.
La nouvelle anthologie d’animation de Dan Trachtenberg, réalisateur de Prey, n’est pas une suite, mais un voyage indépendant à travers le temps, le style et la culture. Trois histoires courtes, trois guerriers, trois chasses. L’idée est de savoir qui serait digne de se mesurer au Predator.
L’animation est brute, intense, presque archaïque, ce qui fonctionne parfaitement avec l’histoire. À cela s’ajoute la richesse culturelle des décors qui fait ressembler l’ensemble à un roman graphique sombre plutôt qu’à une entrée en matière typique de franchise. À voir si l’ensemble tient ses promesses. Mais une chose est sûre : de toutes les nouveautés SVOD de juin, c’est sans doute celle que j’attends avec le plus d’impatience.
Sortie : 6 juin
Nouvelle héroïne, nouveau costume, nouvelle série MCU sur Disney+... Si vous venez de lever les yeux au ciel, je ne peux pas vous en vouloir. Soyons honnêtes, la bande-annonce d’Ironheart reprend à la lettre tous les codes des séries MCU : une production solide, mais prévisible et qui n’inspire guère plus que soupirs et bâillements.
Et pourtant, je vais regarder. Parce que Ryan Coogler, le réalisateur de Creed et Black Panther qui est en train de secouer le cinéma avec Sinners, a travaillé sur la série comme producteur. Et qui dit Ryan Coogler dit profondeur. Ses œuvres ne sont pas de simples histoires de super-héros, elles mettent aussi l’accent sur l’identité, la responsabilité et l’Histoire. Et peut-être qu’Ironheart réussira à se détacher de l’ombre d’Iron Man pour raconter une nouvelle histoire.
Après sa performance remarquée dans Wakanda Forever, Dominique Thorne occupe désormais le devant de la scène. Espérons que cette série devienne plus qu’un simple passage vers les prochains films Avengers.
Sortie : 24 juin
« Faut que tu te calmes, cousin. » Cette phrase, qui décrit parfaitement The Bear, n’a jamais semblé aussi ironique.
Car après trois saisons, une chose est sûre : qu’il s’agisse de la cuisine, des émotions ou de Carmy, rien n’est calme dans cette série. Les deux premières saisons ont été un tourbillon de douleur, de sueur et de précision aiguisée comme un rasoir. À regarder, cela donnait l’impression d’un burnout en accéléré. J’en ai appris beaucoup (trop) sur les cuisines de restaurant, et autant dire que ça s’est fait dans la souffrance.
Puis, la troisième saison est arrivée. Toujours aussi bien jouée et filmée. Mais sur le plan narratif, il s’agissait plutôt d’un menu de dégustation composé de beaux moments sans plat principal. Beaucoup de cuisine, de cris, de style, mais pas vraiment d’objectif ni d’intrigue. Pas de développement, mais plutôt une escalade perpétuelle. Pourquoi ? Parce que. Voici maintenant la saison 4, qui, je l’espère, nous apportera plus que des scènes de génie et des dialogues hurlants. Je ne demande pas moins de drame, mais plutôt du drame qui va quelque part.
Sortie : 25 juin
Sean Bean est connu pour mourir dans ses films. Mais peut-être pourra-t-il survivre à celui-ci. Et s’il n’y arrive pas, eh bien il mourra avec élégance en plein cours d’impro. En effet, Deep Cover est une comédie d’action britannique qui fait la part belle à cet art.
Trois éclopés de la scène, joués par Orlando Bloom, Bryce Dallas Howard et Nick Mohammed, star de Ted Lasso, forment une troupe d’improvisation chargée d’enquêter sous couverture dans la pègre londonienne. Pourquoi ? Parce que la police n’a pas de meilleures idées...
Le film est réalisé par Tom Kingsley (Ghosts) et produit par les producteurs de Men in Black et Jurassic World. Autrement dit : têtes d’affiche, chaos et grosses attentes au rendez-vous. Le tout avec un casting qui ressemble à un véritable « Que sont-ils devenus ? ». Ce pourrait être le film streaming le plus agréablement déjanté de l’été.
Sortie : 12 juin
Flow est une petite merveille d’animation sans dialogue. On y suit l’histoire d’un chat qui, dans un monde inondé, fait la rencontre d’un étrange équipage composé d’un capybara, un lémurien, un oiseau et un chien. Dérivant sur un bateau au milieu de nulle part, ils vont apprendre à vivre ensemble dans un univers post-apocalyptique. Sans parler, sans savoir où ils vont et sans regarder derrière eux.
L’intrigue d’apparence simple s’avère d’une profondeur envoûtante. Car le réalisateur Gints Zilbalodis ne raconte pas seulement une histoire sur le changement climatique, mais aussi sur le fait d’être seul, de survivre et finalement de trouver un terrain d’entente. Et il le fait avec un vrai courage : pas d’yeux globuleux, pas de cœur brisé à la Pixar, pas d’acolytes qui parlent. Ici, les animaux se comportent comme des animaux. Et malgré ça, ou peut-être justement à cause de ça, on arrive à s’identifier à eux.
L’animation de Flow a été réalisée avec 3 millions de dollars et un logiciel en open source. Elle n’est donc pas parfaite, et c’est très bien comme ça. C’est peut-être d’ailleurs grâce à cette animation que le film arrive à se montrer aussi magique. Et quel plaisir de constater que le cinéma arrive encore à nous surprendre, au-delà des franchises et des recettes réutilisées.
Sortie : 5 juin
Lorsqu’une de mes critiques de film reçoit trois fois plus de commentaires que de likes, je sais que j’ai touché une corde sensible. C’est ce qui s’est passé avec Wicked, j’ai d’ailleurs eu du mal à comprendre pourquoi. Le film est en effet beaucoup moins controversé que certains ne le souhaiteraient. Et c’est d’ailleurs ce qui fait sa force.
Wicked est l’adaptation cinématographique d’une comédie musicale de 2003 ayant eu un immense succès à Broadway, elle-même basée sur un livre de 1995. Autant dire qu’à l’époque, Hollywood n’en était pas encore à se battre sur la diversité et la souveraineté d’interprétation. Le film raconte une histoire d’amitié et d’exclusion. Elphaba, la sorcière verte de l’Ouest, ne devient pas méchante parce qu’elle est mauvaise, mais parce qu’elle est différente. Et parce qu’un monde qui aime les vérités simples n’a pas de place pour les personnes complexes.
Oui, ça chante beaucoup. Et oui, parfois l’opulence est poussée à l’extrême. Passés outre ces détails, le film s’avère bien plus qu’une simple comédie musicale. C’est un véritable plaidoyer pour le courage, l’empathie et l’amitié. Et pour une sorcière qui n’a jamais vraiment été méchante.
Sortie : 27 juin
Imaginez si Ted Lasso avait un frère, ancien golfeur professionnel devenu vendeur chez Ochsner Sport et qui, en pleine crise de la quarantaine, décide de tout miser sur un adolescent à problèmes de 17 ans. Voilà le pitch de Stick.
Owen Wilson y incarne Pryce Cahill, une star du golf ratée avec une barbe de trois jours, un grand cœur et une bonne dose d’autodérision. Maintenant que son mariage, sa carrière et sa dignité sont tombés à l’eau, il découvre un nouveau talent : Santi, un ado de 17 ans aussi difficile que doué avec un club. Avec l’aide d’un ami grincheux, Pryce veut en faire un champion – ou du moins tenter de le remettre dans le droit chemin.
Une sorte de mélange entre Happy Gilmore, Ted Lasso et un peu de Shrinking dans un gant de golf. Ça me plaît déjà.
Sortie : 4 juin
Cette nouvelle mini-série Apple TV+ est signée Dennis Lehane, l’auteur de Shutter Island et Gone, Baby, Gone. Personnages brisés, zones d’ombre morales et une affaire qui joue plus sur la psyché que sur le travail de la police : on sent tout de suite la patte de l’écrivain. Taron Egerton y incarne un énigmatique enquêteur spécialisé dans les incendies criminels et Jurnee Smollett une inspectrice traumatisée. Ensemble, ils traquent deux tueurs en série qui assassinent par le feu et révèlent de sombres vérités qui vont bien au-delà de leur acte.
Smoke est librement inspiré de faits réels et se base notamment sur le podcast de « true crime » Firebug. Ceux qui le connaissent sauront à quoi s’en tenir. Pour les autres, pas d’inquiétude : la série brûle lentement, mais sait aussi faire des étincelles.
Sortie : 4 juin
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»