Revenir à Windows après dix ans sous Mac
En coulisse

Revenir à Windows après dix ans sous Mac

Samuel Buchmann
17/10/2022
Traduction: Anne Chapuis

J’aime le confort de mon écosystème Apple : MacBook, iPhone, iPad et Airpods fonctionnent harmonieusement ensemble. Mais je ne peux pas jouer aux jeux vidéo. Pour y remédier, je me construis enfin un PC Windows ; et certaines choses me posent problème.

Remarque : vous pouvez gagner le PC que j’ai construit. Tout en bas de l’article, vous pouvez participer au tirage au sort jusqu’au 24 octobre 2022. Bonne chance !

Tout le monde peut monter un PC soi-même ; c’est ce que j’ai constaté, même après des années d’inactivité. Mais tout n’est pas terminé après le serrage de la dernière vis : au cours de la dernière décennie, je n’ai travaillé que sur Mac. Je n’ai plus monté d’ordinateur Windows pendant cette même période et n’en ai que rarement utilisé un.

  • Guide

    Construire un PC après dix ans d'absence - en suis-je encore capable ?

    par Samuel Buchmann

Difficultés rencontrées au début

Dès le début, je suis confronté à un défi essentiel : comment mettre le système d’exploitation sur le disque dur vide ? À une époque révolue, j’aurais gravé un CD d’installation d’une version Windows piratée avec un vieil ordinateur, puis je l’aurais glissé dans le lecteur du nouveau. Mais je n’ai pas de vieil ordinateur Windows. Et les CD et les lecteurs n’existent plus aujourd’hui ; du moins dans la plupart des appareils. Google m’explique que je peux créer des clés USB bootables à la place. D’accord...

Après de longues recherches, je constate qu’il n’existe pas de moyen simple de créer un support d’installation de Windows 11 sur mon MacBook M1. Il existe certes des possibilités, mais les instructions s’étendent sur cinq pages et comprennent du « fait maison » et des commandes de terminal provenant d’un site web non vérifié. Non merci.

Il n’est pas si facile d’accéder à l’installation de Windows en tant que personne en transition. Dans l’image, à droite : un MacBook au regard accusateur.
Il n’est pas si facile d’accéder à l’installation de Windows en tant que personne en transition. Dans l’image, à droite : un MacBook au regard accusateur.

J’appelle mon Yoda

Il est nettement plus facile d’avoir un Kevin ; le même qui a assemblé les composants de mon PC. Il me donne une clé USB bootable avec laquelle je peux me mettre au travail. Au début, tout semble se dérouler sans problème : je branche la clé, allume le PC, choisis la langue et attends. Mais au bout de quelques secondes, un message d’erreur apparaît : « Ce PC ne prend pas en charge Windows 11 ». Ok...

Pour comprendre ce message d’erreur sans aide et avec peu d’expérience, j’aurais sans doute dû faire de longues recherches Google.
Pour comprendre ce message d’erreur sans aide et avec peu d’expérience, j’aurais sans doute dû faire de longues recherches Google.

Je fais à nouveau appel à mon Yoda. Kevin m’explique que je dois activer l’option « AMD CPU fTPM » au plus profond du BIOS de la carte mère. Je n’y aurais jamais pensé tout seul. J’apprends aussi qu’il s’agit d’un module de sécurité, obligatoire depuis Windows 11. Pour rester correct, je devrais, selon Kevin, mentionner que ce réglage est déjà fait par défaut sur la plupart des nouvelles cartes mères.

L’option fTPM est généralement déjà activée sur les cartes mères actuelles ; elle ne l’était pas sur la mienne.
L’option fTPM est généralement déjà activée sur les cartes mères actuelles ; elle ne l’était pas sur la mienne.

En activant fTPM, l’installation fonctionne enfin et une demi-heure plus tard, j’ai Windows 11. Avec un Mac, je n’aurais plus qu’à appuyer sur un bouton pour faire toutes les mises à jour des pilotes et du système d’exploitation. Un grand avantage de l’intégration complète du matériel et des logiciels. Windows est différent. Le système d’exploitation est de Microsoft, les composants matériels proviennent de différents fabricants et tous ont leurs propres cycles de mise à jour. Certes, Microsoft fournit un pilote standard pour tout, mais les cartes graphiques, par exemple, ne déploient toutes leurs performances qu’avec les pilotes les plus récents. Je dois les télécharger et les installer manuellement.

Une ombre au tableau

Une fois tout cela terminé, je commence par me consacrer pour la première fois à l’interface utilisateur de Windows 11 et je suis agréablement surpris. Je trouve le langage design plus clair qu’auparavant, le menu de démarrage est désormais centré exactement comme chez Apple. Toutefois, je trouve l’interface pas aussi polie que celle de macOS. Cela s’explique aussi par le fait que certaines fenêtres de dialogue ont l’air d’avoir été créées il y a 20 ans, même sur mon moniteur 27 pouces 4K extrêmement dense. D’un point de vue fonctionnel, cela n’a pas d’importance, mais d’un point de vue esthétique, cela me dérange.

Certaines fenêtres de dialogue ont encore un aspect très brut.
Certaines fenêtres de dialogue ont encore un aspect très brut.

Ce que je trouve par contre génial, c’est que je peux épingler des fenêtres sur les bords de l’écran et qu’elles prennent automatiquement les bonnes dimensions. Pour que cela fonctionne sur Mac, j’ai besoin d’une application. Un autre avantage que seuls les utilisateurs Mac comprendront : je trouve la gestion des fenêtres dans Windows bien meilleure. Alors qu’Apple me force à passer en mode plein écran lorsque je clique sur le bouton vert au sommet de la fenêtre, sous Windows, la fenêtre se maximise simplement. Avec Alt Tab, je peux non seulement passer d’un programme à l’autre, mais aussi d’une fenêtre à l’autre dans un même programme. Génial !

Pour mon expérience, je n’ai pas de licence Windows. Cela ne semble pas grave : les seules restrictions que je vois sont l’image de fond d’écran et le design fixes ainsi qu’un filigrane en bas à droite de l’image. Ce dernier point m’agacerait à la longue et j’achèterais donc une licence. Mais je trouve cela super que Microsoft me permette d’utiliser le système d’exploitation légalement sans licence.

L’écosystème Apple me convient mieux pour le travail créatif

Comme j’ai travaillé jusqu’à présent dans l’écosystème Apple, je me suis habitué à ce que tout fonctionne sans problème. Les mots de passe arrivent automatiquement dans le trousseau de clés et sont, tout comme mon iCloud Drive, synchronisés entre tous les appareils. La même chose se produit avec mes contacts, mes calendriers et mes comptes e-mail. Pour ce genre de choses, il existe certainement aussi de bons outils pour Windows. Mais je dois d’abord les trouver, les installer et les configurer. Cela me semble toujours être une différence fondamentale entre macOS et Windows : chez Apple, tout est « out of the box » exactement comme je le veux, chez Microsoft, je dois investir du temps et de l’énergie pour la configuration. Et je ne m’habituerai probablement plus jamais à cette fichue touche CTRL.

Je constate des différences similaires au niveau du matériel. Je ne peux personnaliser les ordinateurs Mac que de manière minimale, mais tout est fait d’un seul tenant. Grâce à l’intégration complète de tous les composants et aux nouveaux SoC Apple Silicon, mon MacBook Pro M1 Max fonctionne de manière totalement silencieuse 99 % du temps, tout en offrant des performances exceptionnelles pour les travaux créatifs comme le montage vidéo et la retouche photo. En revanche, les ventilateurs tournent en permanence dans le PC Windows, il chauffe davantage ma pièce et je le trouve moins beau. C’est certainement mon côté fan d’Apple qui parle, mais pour moi, ce sont des raisons suffisantes pour rester sur MacBook pour le travail. Je sais aussi que je compare un ordinateur portable à un ordinateur de bureau, mais je pourrais aussi remplacer le MacBook par un Mac Mini ou un Mac Studio et j’arriverais à la même conclusion. Je suis tout aussi conscient que je paie cher l’esthétique et l’efficacité d’Apple.

Je veux enfin jouer

Et il y a une chose que je ne peux pas faire avec un appareil Apple, malgré son prix élevé : le gaming. Combien de fois, au cours des dix dernières années, ai-je vu un jeu en me disant : « Oh, il a l’air cool, j’aimerais bien y passer quelques heures » ; pour inévitablement constater, l’instant d’après, qu’il n’est compatible qu’avec Windows. Dans le passé, je pouvais au moins jouer à des jeux pas trop gourmands en puissance sur mon Mac via Bootcamp. Avec Apple Silicon, cela ne fonctionne plus et même avec des solutions de contournement comme Parallels ou Crossover, seuls quelques jeux fonctionnent.

Je n’ai même pas pu jouer au revival d’« Age of Empires » sur Mac en utilisant des moyens détournés comme Parallels.
Je n’ai même pas pu jouer au revival d’« Age of Empires » sur Mac en utilisant des moyens détournés comme Parallels.

Pour cela, avec le PC Windows, je suis tout excité, je peux enfin jouer à ce que je veux ! Je télécharge Age of Empires IV, que j’ai raté il y a un an. Bien que le PC sous ma table soit une configuration bon marché pour un peu moins de 1000 CHF, le jeu tourne de manière fluide en résolution 2160p et avec les détails en réglage élevé. En tant que client Apple, je ne suis pas habitué à cela. Je suis un peu déçu par la réédition d’Age of Empires elle-même.

Conclusion : je veux les deux

C’est la fin de mon expérience. Je dois reformater le PC ; les composants sont sponsorisés par les fabricants et le PC pourra être gagné par tirage au sort. En cliquant sur le bouton « Participer » ci-dessous, vous pouvez le gagner. Pour ma part, je construirai tôt ou tard mon propre PC Windows pour jouer, mais je resterai sur mon MacBook pour le travail. Une fois les deux systèmes installés, les différences d’utilisation sont, de nos jours, moins importantes qu’auparavant et passer de l’un à l’autre se fait sans problème ; à l’exception de cette fichue touche CTRL.

PC gaming petit prix

Si vous souhaitez participer au tirage au sort, cliquez sur le bouton.

Le concours est terminé.

Cet article plaît à 330 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse. 


Ces articles pourraient aussi vous intéresser

Commentaire(s)

Avatar