Lewitt Ray : un microphone qui s’autorégule
Test de produit

Lewitt Ray : un microphone qui s’autorégule

Le monde des microphones n’a pas connu d’innovations depuis des décennies. Le fabricant autrichien Lewitt veut bousculer le marché avec un microphone à condensateur qui régule lui-même son volume. Cela fonctionne étonnamment bien, mais avec un défaut toutefois.

Quand on travaille avec des microphones, le plus grand défi est toujours en amont de l’enregistrement. Lorsque le président avale presque le microphone lors de l’AG du club de tennis parce qu’il le tient si près de sa bouche, le micro claque si fort que personne ne comprend rien. Quant à la directrice d’école qui tient le micro à hauteur de son nombril pendant la réunion avec les parents d’élèves, elle est tout aussi incompréhensible. Les micros sont des appareils sensibles et la qualité du son n’est bonne qu’à une distance idéale.

Même chez les professionnels, on ne respecte pas toujours la distance idéale à la lettre, j’ai pu en faire l’expérience pendant mes longues années de radio. Il arrivait que, dans l’euphorie de la modération, j’oublie la distance idéale de la largeur du poing que l’on m’avait inculquée. Des murmures incompréhensibles ou des éclats de rire envahissaient alors l’antenne, généralement suivis d’une visite dans le bureau de la cheffe.

Pas de batterie, pas de connexion USB

Si seulement le Lewitt Ray avait existé à l’époque. Le microphone à condensateur utilise un laser pour mesurer la distance entre le microphone et la source sonore, et adapte le volume en conséquence. Deux boutons sur le microphone permettent d’activer la fonction et de couper le son.

Les LED indiquent à quelle distance je me trouve du microphone. Les boutons sous les LED permettent de couper le son ou la fonction Aura.
Les LED indiquent à quelle distance je me trouve du microphone. Les boutons sous les LED permettent de couper le son ou la fonction Aura.
Source : Simon Balissat

Je trouve cependant étrange que le microphone ne dispose que d’une connexion XLR. La technologie Aura n’a besoin ni de batterie ni d’alimentation USB, il suffit d’avoir une carte son ou une table de mixage avec alimentation fantôme. Les microphones à condensateur nécessitant de toute façon une alimentation fantôme, j’aurais en tout cas pris en compte cet aspect dans ma décision d’achat.

Un microphone à condensateur avec ses avantages et ses inconvénients

Le Ray fournit un son clair et bien défini dans les aigus lorsque la fonction Aura n’est pas activée. C’est tout ce que j’attends d’un microphone à condensateur. Il capture le moindre bruit de la ventilation de l’ordinateur au cliquetis de mes touches. Cela en fait un microphone peu adapté pour des applications telles que les appels vidéo ou le streaming. Mais c’est exactement ce que les microphones à condensateur sont censés faire — reproduire tout dans les moindres détails. En bref, ils sont tout à fait à leur place dans un studio parfaitement insonorisé. Dans un bureau à domicile relativement bruyant, le microphone est vite dépassé sans Aura.

Mais lorsque j’active la détection de distance, le microphone baisse le volume d’environ 6 dB. Lorsque je parle directement dans le microphone, j’obtiens un niveau d’environ -12 dB dans l’enregistrement avec Audition. En parlant normalement devant un microphone sans Aura, j’obtiens deux fois plus de décibels. Lorsque je m’éloigne du microphone, Aura maintient un niveau constant de -12 dB.

La forme d’onde avec Aura est plate, les pics à -12 dB maximum.
La forme d’onde avec Aura est plate, les pics à -12 dB maximum.
Source : Simon Balissat
Sans Aura, la forme d’onde commence déjà à -6 dB.
Sans Aura, la forme d’onde commence déjà à -6 dB.
Source : Simon Balissat

Plus je m’éloigne, plus le microphone prend en compte « l’espace » pendant l’enregistrement. Certes, je sonne toujours aussi fort sur l’enregistrement, mais les réflexions sonores sont plus clairement audibles. Aura ne peut donc pas focaliser sur ma voix à distance, car cela n’est pas possible d’un point de vue purement physique. De toute façon, tout cela n’est que du blabla abstrait. Écoutez plutôt par vous-même.

Dans la première partie, vous pouvez constater que ma voix est toujours aussi forte, mais que l’on entend mon environnement. Même le grincement de ma chaise de bureau (que je devrais lubrifier au plus vite) est clairement audible. Dans la deuxième partie, ma voix est d’abord beaucoup plus forte avant de faiblir.

Un ingénieur du son intégré

Je suis surpris par la précision avec laquelle le microphone régule le volume de ma voix. Le capteur fonctionne parfaitement au quotidien. Il est très rare que les LED de distance sur le Ray m’indiquent la mauvaise distance. Je suis impressionné. D’un autre côté, le fait que le volume soit assez bas est un peu gênant. Le niveau d’entrée de ma carte son, même à fond, n’est pas tout à fait suffisant pour obtenir un volume d’entrée idéal. Dans mon cas, ce n’est pas un problème, car je possède de toute façon un préamplificateur de microphone. Mais c’est quelque chose qu’il faut prendre en compte pour qui souhaite utiliser le micro au quotidien. Lorsque Aura est désactivée, le volume est parfaitement suffisant. Il suffit alors d’utiliser la bonne vieille règle du poing.

Ma main pour l’échelle.
Ma main pour l’échelle.
Source : Simon Balissat

En outre, je peux même programmer une distance à partir de laquelle le microphone se met automatiquement en sourdine. Ce que je prenais d’abord pour un gadget s’est en fait avéré très utile au quotidien. Si, par exemple, un livreur sonne à la porte, je me lève au milieu de l’appel et je prends le colis sans que tout l’appel se rende compte que j’ai encore commandé du champagne beaucoup trop cher. Je n’aurais jamais imaginé avoir besoin d’une telle fonctionnalité.

La protection anti-pop enfichable est discrète et ne gêne aucunement.
La protection anti-pop enfichable est discrète et ne gêne aucunement.
Source : Simon Balissat

Il n’est pas non plus possible de programmer le microphone. Les niveaux sont tels qu’ils sont et ne peuvent pas être changés. Il n’y a rien de plus qu’une connexion XLR. C’est littéralement du « plug and play », branchez et c’est parti. De nos jours, c’est malheureusement peu courant. J’adore !

La livraison comprend un support avec une araignée, une protection anti-pop qui peut être fixée de manière magnétique et élégante, et une protection contre le vent. Il existe même une housse en cuir pour le transport.

Le Lewitt Ray coûte, selon le fabricant, 349 francs suisses ou euros et est disponible dès aujourd’hui dans les magasins spécialisés. Nous faisons notre possible pour l’ajouter à notre assortiment dans les semaines à venir.

Bilan

Un vrai bouleversement dans les studios

Un microphone qui régule seul son volume, c’était mon rêve quand je faisais de la radio. C’est connecté au bon matériel dans un studio que le micro Lewitt Ray montre ce dont il est capable. Lorsque la fonction « Ray » est activée, le volume d’enregistrement est nettement plus bas, je dois donc pouvoir compenser cela sur une table de mixage ou un préamplificateur. Si c’est impossible, alors je dois me contenter du signal faible. Il est passé pas loin des cinq étoiles.

Les fonctions et les extras fournis sont extrêmement bien pensés. La coupure automatique du son lorsque je m’éloigne et la protection anti-pop magnétique que l’on voit à peine me sont bien utiles. J’aimerais que les microphones dynamiques soient eux aussi équipés de cette technologie. On pourrait alors enfin comprendre le président du club de tennis ou la directrice d’école.

Pro

  • un microphone à condensateur solide, même sans prendre en compte les fonctionnalités supplémentaires
  • la fonction d’éloignement Aura fonctionne
  • le son est bien coupé lorsque je m’éloigne
  • nombreux accessoires : pare-vent, protection anti-pop et araignée

Contre

  • le volume baisse fortement lorsque la fonction Aura est activée
  • le capteur ne détecte pas toujours correctement la distance

Cet article plaît à 16 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en boisfait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite. 


Ces articles pourraient aussi vous intéresser

Commentaire(s)

Avatar