

Les débuts désastreux de « Project Motor Racing »
Alors que « Project Motor Racing » a été annoncé en grande pompe il y a six mois, le produit fini n’est pas à la hauteur de ses promesses. Or, la concurrence prouve qu’il est possible de faire mieux.
Fin avril 2025, l’éditeur suisse Giants Software a invité l’élite des YouTubers de simulation de course à Zurich pour leur faire tester Project Motor Racing en avant-première. Le jeu est considéré comme le successeur spirituel de Project Cars. Les échos de l’événement du printemps ont été bons, le système physique de la simulation a été loué et dans des interviews, le développeur Ian Bell a annoncé de grands projets pour la simulation.

La simulation ne dépasse clairement pas le niveau d’un titre en accès anticipé. J’ai eu l’occasion de tester Project Motor Racing ces derniers jours, et je suis déçu que l’on n’ait pas tiré la sonnette d’alarme et repoussé la date de sortie.
La conduite est tantôt léthargique, tantôt surassistée. L’IA m’a fait perdre la ligne idéale et m’a coûté plusieurs courses en me percutant par derrière ou par le côté. Les graphismes sont un flash-back de l’année 2010. Le menu est tellement confus qu’il m’a fallu des heures pour trouver certaines options. Même en recourant au guide de l’éditeur, je n’ai jamais réussi à faire fonctionner le retour de force correctement.
S’il s’agissait d’un jeu en accès anticipé à 30 francs suisses ou euros, je ne râlerais pas autant. Néanmoins, le jeu Steam coûte actuellement plus de 60 francs suisses ou euros en version complète, voire plus de 90 si l’on compte le Season Pass.

Les critiques sont à l’avenant : Opencritic (en anglais) compte actuellement une note moyenne de 64/100. Sur Steam, les évaluations sont majoritairement négatives.
En un mot, les débuts de Project Motor Racing sont désastreux. Un peu plus de 2000 personnes ont joué simultanément au jeu sur Steam hier, lors de son lancement. En parallèle, le même nombre de gens jouaient à Farming Simulator 19, un jeu qui a déjà sept ans. Même pour une simulation de course de niche, ce sont des valeurs affligeantes.
Un autre jeu de rallye montre l’exemple
Un titre sorti en accès anticipé il y a environ deux semaines montre qu’il est possible de faire mieux. Quelques semaines seulement avant sa sortie, Assetto Corsa Rally a aussi misé sur le marketing d’influence, avant de livrer la marchandise en bonne et due forme.
Pour 30 francs suisses ou euros (voire moins dans la période de Black Friday), la simulation est considérée comme un grand espoir en matière de rallye. La conduite des dix voitures actuelles est ultra-réaliste. Pour l’instant, seules quatre spéciales sont disponibles. Les tracés, scannés au laser, sont magnifiques.
Les créateurs n’ont pas suralimenté les attentes, ils ont laissé le jeu parler de lui-même. Et sur Steam, la plupart des évaluations sont très positives.

Assetto Corsa Rally doit aussi pallier certaines difficultés, dont le retour de force ou la performance, mais comme il est en accès anticipé, je lui pardonne et j’attends avec impatience les futures mises à jour. Je compte aussi sur le fait que l’éditeur 505 Games écoute les retours de la communauté qui joue en accès anticipé pour s’améliorer.
Actuellement, Assetto Corsa EVO, successeur de la simulation de référence Assetto Corsa, est également en accès anticipé. Assetto Corsa Competizione, publié en 2018 sur le même modèle, est toujours considéré comme l’une des meilleures simulations de sport GT sur le marché.
Après Farming Simulator, l’éditeur suisse Giants avait sans doute imaginé que le lancement de sa deuxième franchise serait plus réussi. Des titres comme No Mans Sky ou Cyberpunk 2077 ont prouvé qu’un jeu pouvait décoller plus tard, même après un départ catastrophique. Avec un peu d’humilité et une bonne planification, Project Motor Racing n’a donc pas tout perdu pour les mois ou années à venir.
Dans une lettre ouverte à la communauté (en anglais), les développeurs laissent entrevoir des améliorations. Pour le moment, je ne vous recommande pas du tout ce jeu.
Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.
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