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Michael Restin
En coulisse

Adieu le stress, bonjour la chance : réapprendre à apprendre avec les enfants

Michael Restin
18/1/2025
Traduction : Rose-Hélène Moquet

Mes enfants me font reprendre les études. Je m’en sortais pas mal avec l’alphabet et les tables de multiplication, mais les choses se compliquent à mesure qu’ils grandissent… L’avantage, c’est que l’on apprend ensemble.

« Time flies, en anglais, cela veut dire… » Pardon, je m’égare. Voilà que je me remets à tout expliquer, un rôle que j’ai endossé pendant quelques années. Chaque nouvelle année scolaire amène en effet avec elle de nouvelles questions.

Au début, c’est facile à gérer. L’alphabet et les tables de multiplication sont un changement bienvenu après les « pourquoi » incessants des petits qui font tantôt rire et tantôt très mal à la tête. Car après tout, il est important d’avoir des réponses claires. Ces dernières sont relativement faciles à donner, notamment parce que l’on peut apprendre les bases de manière ludique.

4 x 6 = 24, après le D vient le E... Et puis, deux ou trois ans plus tard, c’est la colle. Mon « euuuh… » s’accompagne immanquablement de sourcils froncés. Entre-temps, ce jeu a disparu des étagères, mes enfants ne sont plus à l’école enfantine, et moi je ne suis plus capable de les aider.

Attends, c’était quoi déjà… ?

Question bonus : combien de temps vais-je passer sur ce problème au lieu d’aller étendre le linge ?

Dans la vraie vie, Tom enverrait un message à Lara en lui disant :« D’après Maps, j’arrive dans 26 minutes ! », ou partagerait simplement sa position, mais ce n’est pas la réponse attendue. Et c’est tant mieux, car cela nous permet d’apprendre. Crayon, papier, gomme et Tipp-Ex, formules et concentration sont nos seules armes. Autant de choses qui ont peu à peu disparu de mon quotidien.

C’est dommage, d’ailleurs. Ces accessoires sont en effet bien utiles pour aborder une question étape par étape. On se retrouve à la fin avec une trace écrite de la réflexion, ratures, changements d’avis et traces de gomme compris.

Apprendre d’égal à égal

Comme nous le prouvent ces problèmes, le temps passe vite. Il s’avère qu’il a complètement balayé de mon cerveau les outils analogiques ainsi qu’une grande partie des connaissances mathématiques demandées en classe de 6e. Du moins, elles se trouvent dans un coin auquel je n’ai pas spontanément accès, et ma fille doit de plus en plus souvent m’observer fouiller sous les débris de trois décennies de pensées pour y accéder.

Au lieu de pouvoir l’aider immédiatement, je me retrouve désormais à lui demander de faire preuve de patience. Je ne sais pas, je ne peux pas, je dois d’abord réfléchir. Désolé. Passé le moment de frustration, l’acceptation de cette vérité s’avère libératrice. Plus le temps passe, et moins il y a de choses que je sais faire mieux que mes enfants. Et c’est tout à fait normal. Nous pouvons désormais chercher des solutions d’égal à égal.

Après avoir essayé d’élucider le problème imaginaire de Tom et Lara par une équation, je regarde par-dessus l’épaule de ma fille qui me réapprend à résoudre des calculs par écrit. On y gagne tous les deux. Ces crises maîtrisées permettent de renforcer sa motivation d’apprendre, ce qui est très précieux, même lorsque je dois remettre ma casquette de professeur pour corriger des examens blancs.

Lire et faire lire

J’ai moi-même l’impression d’avoir de plus en plus de mal à m’engager vraiment dans un texte, à bien lire chaque mot au lieu de simplement scanner l’ensemble et passer au contenu suivant. En tant que correcteur sérieux, je ne peux pas me le permettre. L’histoire que j’ai sous les yeux est celle d’un moment particulier entre un père et son fils.

Les questions portent sur ce qui se trouve dans et entre les lignes du texte, sur la manière dont il faut l’interpréter et dont on pourrait le reformuler. On apprend ainsi à reconnaître les mots qui font la différence et à ne pas tomber dans le premier piège venu. Je parcours les exercices, je doute, je corrige et je suis content de ne pas avoir pris le crayon rouge.

C’est un moment qui me permet de me laisser aller et faire mes remarques sans être dérangé. Un peu de concentration qui semble un véritable luxe dans le quotidien d’une famille où il faut mettre le dîner au four pendant la réunion Teams tout en coordonnant les activités des enfants. J’allais d’ailleurs bientôt en refaire l’expérience.

Tu lis vraiment ou tu scannes ?

Notification sur l’application Klapp que l’école utilise pour communiquer avec les parents : « Le cours de natation est annulé au dernier moment, les enfants doivent rentrer chez eux plus tôt. Si cela n’est PAS possible, merci de le signaler. » Après un court instant de calme, je suis soudain assailli de notifications. L’enfant A peut rentrer à la maison. Les enfants B à L également, nous sommes tous heureux de l’apprendre.

Cherchez l’erreur…

Boîte mail, WhatsApp, Signal, Klapp : tous nos canaux saturent. C’est mauvais pour notre compréhension écrite, mais aussi pour le monde dans lequel nous vivons et que nos enfants doivent affronter. Pour ce faire, ils doivent acquérir les bases. Et cela ne peut se faire sans du temps et de la patience. Le papier est patient, papa pas toujours. Mais j’y travaille ; et ce faisant, je réapprends à apprendre.

Photo d’en-tête : Michael Restin

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Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux. 


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