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En coulisse

Testostérone : traitement à la mode ou vrai remède pour les hommes ?

Anna Sandner
25/8/2025
Traduction: Rose-Hélène Moquet

Une ordonnance de testostérone constitue-t-elle le remède miracle pour tous les hommes épuisés ? Découvrons d’où vient cet engouement et quelles sont les méthodes qui marchent vraiment.

Passé la quarantaine, beaucoup de choses sont différentes : le ventre grossit, monter les escaliers essouffle et la libido ou l’envie de faire du sport et des choses nouvelles est souvent en berne. Chez les hommes, la chute de la testostérone constitue le coupable idéal.

La baisse du taux de « l’hormone de la virilité » est-elle vraiment à l’origine d’une perte d’énergie, ou s’agit-il plutôt d’un mythe intelligemment commercialisé ? Avant de vous jeter sur un traitement miracle (ou de cliquer sur une publicité Instagram promettant le boost hormonal ultime), mieux vaut jeter un regard critique sur la situation.

Norme ou arnaque marketing : ce qui se cache derrière la baisse de la testostérone

La vérité, c’est qu’à partir de 40 ans le taux de testostérone (article en anglais) baisse d’environ 2 % chaque année, ce qui est tout à fait normal. Les changements typiques (baisse d’énergie, fatigue, libido qui ne se manifeste plus aussi spontanément) sont alors souvent directement mis sur le compte de la baisse de l’hormone masculine. C’est d’ailleurs scientifiquement prouvé : la testostérone a une influence sur la masse musculaire, la densité osseuse et le désir sexuel. Mais l’impact réel dépend fortement du niveau d’activité, du sommeil et du quotidien de chaque individu.

Véritable marché lucratif, la testostérone est commercialisée comme une solution rapide à tous les maux des hommes plus de 40 ans, du manque de motivation à la perte de masse musculaire. Et la promesse est alléchante : un peu « d’hormone masculine », et c’est reparti !

Le problème, c’est que les preuves scientifiques ne justifient en rien ce prétendu miracle. De nombreux symptômes évoqués ont souvent d’autres causes (manque de sommeil, stress, sédentarité...) et ne disparaîtront pas automatiquement avec plus de testostérone dans le sang.

Il est donc important de bien faire la distinction entre deux choses :

  1. Une lente diminution de la testostérone liée à l’âge (phénomène normal)
  2. Une véritable carence médicale (phénomène rare, mais pouvant être traité)

En résumé, il est normal que le taux de testostérone diminue avec l’âge et entraîne de légères modifications. En revanche, l’espoir marketing de l’hormone comme remède miracle (article en anglais) n’est qu’une illusion.

Prescription de testostérone : beaucoup de mythes, peu de preuves médicales

Un coup d’œil outre-Atlantique montre à quel point le sujet s’est vite transformé en business. Aux États-Unis, les prescriptions de préparations à base de testostérone chez les hommes de plus de 40 ans ont bondi. Problème : dans un cas sur quatre, le taux de testostérone du patient n’avait même pas été mesuré avant la prescription (article en anglais). C’est comme si un garage remplaçait le moteur de votre voiture simplement parce qu’elle a atteint un certain âge, sans même regarder sous le capot.

Comment expliquer cela ? Parce que pour les réseaux sociaux et les pubs fitness, la fatigue est forcément liée au manque de testostérone. Cependant, seule une petite partie des hommes est réellement touchée par une carence en testostérone (valeurs inférieures à 300 ng/dl mesurées au moins deux fois ET symptômes évidents).

Préférer un diagnostic médical aux promesses de charlatans

Un manque d’énergie ne constitue pas une urgence médicale. Seuls un taux de testostérone durablement bas le matin ainsi que des symptômes clairs tels qu’une perte de libido ou une diminution de la masse musculaire peuvent permettre d’envisager un traitement hormonal. Le cas échéant, il faut bien évidemment consulter son médecin avant toute chose.

Cela vaut également pour les kits d’autotest comme ceux que nous proposons à la vente. Ils peuvent tout au plus donner une première idée, mais ne font pas l’unanimité des spécialistes en raison de leur risque d’erreur.

En vous auto-diagnostiquant à l’aide de chat GPT, de Dr Google ou des conseils d’influenceurs, le risque de tomber dans un piège marketing est grand. C’est justement parce que les produits à base de testostérone peuvent avoir des effets secondaires graves (risque accru d’infarctus, d’infertilité ou de problèmes de sommeil) que ce genre de traitements peut s’avérer dangereux.

Privilégier un changement de style de vie, sans ordonnance

Bonne nouvelle de la science : presque tous les symptômes que l’on met sur le compte d’un prétendu manque de testostérone peuvent être soulagés par des méthodes peu coûteuses et sans risques. Adopter les bons réflexes santé peut avoir des effets positifs.

Faire de l’exercice, notamment de la musculation : les séances de sport régulières augmentent à long terme la production naturelle de testostérone, boostent l’humeur, l’énergie et la masse musculaire.

Mieux dormir : le manque chronique de sommeil peut faire baisser le taux d’hormones. Dormir 7 à 8 heures par nuit permet de faire du bien à son corps.

Réduire le stress, pratiquer la pleine conscience : il est prouvé que le stress bloque la production de testostérone. S’accorder du temps pour soi et réduire son temps d’écran et le stress font des merveilles.

Surveiller son poids : garder un poids de forme peut améliorer l’équilibre hormonal. Le lien entre le taux de graisse corporelle et la testostérone est scientifiquement bien établi.

Et si tout cela ne suffit pas ?

Vous pensez souffrir d’un vrai manque de testostérone ? Au lieu d’essayer des produits au hasard, privilégiez un plan d’action :

  • Consultez votre médecin traitant ou un urologue et faites une prise de sang. Ne prenez jamais de traitement de substitution sans connaître votre taux de testostérone.
  • Listez tous vos symptômes de manière ciblée et précise sans vous focaliser uniquement sur une seule valeur de laboratoire.
  • Privilégiez en premier lieu les méthodes douces (sport, sommeil, gestion du stress). Cela apporte souvent des améliorations même lors d’une baisse avérée de la testostérone.

Oui à la science, non aux croyances

La testostérone est une hormone fascinante. Mais loin d’être une catastrophe ou une maladie, son déclin lié à l’âge fait simplement partie de la vie. Rarement nécessaires, les traitements à base d’hormones doivent uniquement être pris sur avis médical. Et n’oubliez pas qu’avec l’âge, certaines choses peuvent simplement changer sans avoir besoin d’être réparées.

Photo d’en-tête : Domagoj Bregant/Pexels

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Rédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage. 

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