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Nausées en voyage ? Ce qui aide quand votre cerveau vous fait perdre l'équilibre
par Anna Sandner

Il n’existe pas de réponse toute faite à la question de savoir si on peut partager un comprimé sans se poser de questions. Parfois, ça ne pose aucun problème, d’autres fois, cela peut s’avérer dangereux. Ce à quoi vous devriez faire attention.
Il m’arrive de prendre un demi-comprimé d’analgésique lorsque j’ai l’impression que la moitié de la substance active suffira à soulager ma douleur. Je n’ai jamais vraiment réfléchi à la question de savoir si c’était vraiment la solution ou si c’était nocif.
Les apparences sont parfois trompeuses : les rainures comme signe distinctif Une rainure dite « de rupture » indique certes que les comprimés sont sécables, mais n’offrent malheureusement aucune garantie. Parfois, une « rainure décorative » n’est là que pour permettre de mieux distinguer les comprimés.
Il existe toutefois des coupe-comprimés qui peuvent diviser aussi bien les comprimés avec et sans rainures :
Ainsi, vous obtiendrez des moitiés de comprimés de taille égale. Pour les médicaments qui s’y prêtent, vous pouvez ainsi être sûr·e de prendre la moitié de la substance active avec la moitié du comprimé.
Une couche protectrice peut aussi être conçue pour éviter que le médicament ne produise de l’acide gastrique. Si vous cassez ces capsules, la fonction de protection n’est plus garantie et la substance active se décompose dans l’estomac.
En ce qui concerne les comprimés d’ibuprofène, que je coupe parfois en deux depuis le milieu, j’ai d’ailleurs lu et suivi les recommandations de la notice d’emballage qui indiquent, à mon grand soulagement, que les comprimés étaient bien sécables. Ça ne pose donc aucun problème. Si, à l’avenir, il me vient toutefois l’idée de n’avaler qu’une partie de la pilule, je m’informerai au préalable par mesure de sécurité.
Photo d’en-tête : cottonbro studio / ShutterstockRédactrice scientifique et biologiste, j’adore les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce qu’on peut en faire. C’est pourquoi j’aime être à l’extérieur, de préférence quelque part dans la nature ou dans mon jardin sauvage.
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Tout afficherCouper un comprimé en deux, ou en quatre, peut convenir à certaines personnes qui ont besoin de moins de substance active comme les enfants ou les personnes âgées. Si le médicament n’est disponible qu’en grands comprimés, il n’y a pas d’autre alternative que de les écraser. Certaines personnes ont par ailleurs du mal à avaler de gros comprimés et les casser en deux peut les aider. Dans certains cas, il peut toutefois simplement s’agir d’une question financière lorsque les comprimés contenant une concentration plus élevée de substances actives sont vendus à un prix plus avantageux.
En principe, les pharmacien·nes, tout comme le personnel médical, donnent le même conseil : vous ne devez partager les comprimés que si la notice d’emballage l’autorise explicitement. Car, en réalité, il existe plusieurs raisons pour lesquelles broyer un comprimé est contre-indiqué, voire dangereux. Si rien n’est indiqué sur la notice d’emballage quant à sa sécabilité, vous devriez demander conseil à la pharmacie pour savoir si le médicament en question est fractionnable, car, dans certains cas, il est tout de même possible de le faire sans cette indication. En effet, il n’existe aucune obligation de mentionner cette spécificité dans la notice d’emballage.
Pourquoi ne pas simplement casser un comprimé en deux ? Tout d’abord, il est difficile de casser un comprimé exactement au milieu, surtout sans rainure de rupture. Selon la substance active, il peut arriver que la quantité souhaitée ne se trouve pas dans le morceau de pilule ingéré. Si le comprimé s’émiette lors du partage, il n’est pratiquement plus possible d’évaluer la quantité de substance active.
Une bonne répartition de la substance active n’est malheureusement pas toujours possible. Il peut arriver, en particulier avec les pilules qui ne contiennent que peu de principes actifs, que celui-ci ne soit pas réparti uniformément dans le comprimé. Et même si l’on parvient à un partage précis, cela ne signifie pas pour autant que le comprimé contient la quantité médicamenteuse souhaitée. Si, dans l’ensemble, le médicament ne contient que peu de substance active, le demi-comprimé ne contient pas forcément la moitié de celle-ci. Dans le pire des cas, il y a un risque de surdosage dans le cas où la partie ingérée devait contenir la majeure partie de la substance active.
Une autre raison pour laquelle les médicaments ne devraient pas être divisés juste comme ça est l’enveloppe spéciale des capsules (médicament retard). Certains comprimés sont censés libérer leurs composants de manière progressive (retardée) dans l’organisme. Afin qu’elles se dissolvent graduellement, ces capsules sont enveloppées d’une couche protectrice. Si vous les divisez avant de les consommer, l’effet retardateur disparaît et le médicament pénètre trop rapidement dans le corps. Non seulement cela peut empêcher ou raccourcir l’effet, mais cela peut aussi avoir de graves conséquences en cas de surdosage de substance active.