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Les parfums de Patrick : l’oud, soit vous l’aimez, soit vous le détestez

26/6/2023

Un parfum est une œuvre d’art, les parfumeurs et parfumeuses sont des artistes et je suis un collectionneur de leurs créations. Aujourd’hui, tout tourne autour de l’oud. Tom Ford, Parfums de Marly et Nasomatto interprètent cette note olfactive classique de manière très individuelle.

Récemment, j’ai été invité à une inauguration d’agence. L’occasion idéale pour un apéritif : un verre de vin dans une main, une assiette d’amuse-bouche dans l’autre. En plus, des discussions intéressantes et d’autres moins intéressantes. Et soudain, j’ai senti l’odeur de l’oud. Et plus précisément cette variété souvent qualifiée d’animale ou de « skanky ». Le reste de la soirée, entre toutes les petites conversations, j’ai essayé de repérer le porteur ou la porteuse de ce parfum doux et séduisant. En vain. C’est dommage, car j’aurais aimé savoir de quel parfum il s’agissait. J’ai eu une intuition, mais je vais y revenir.

Le bois d’oud, également appelé bois d’Aloes ou bois d’aigle de Malacca.
Source : Shutterstock

Plus cher que l’or

Beaucoup de gens n’aiment pas du tout son parfum intense. Bien au contraire. Je suis cependant une grande fan de l’oud. L’huile provient du bois d’oud. Celui-ci pousse principalement dans les forêts d’Asie du Sud-Est. S’il est atteint d’un champignon spécial, son système immunitaire produit la résine d’arbre la plus chère au monde. Selon sa qualité, l’huile produite à partir de cette résine est plus chère que l’or.

C’est une odeur aussi intense qu’elle est polarisante : soit vous l’aimez, soit vous la détestez. Il n’y a pas de juste milieu. Malgré ce fait, l’oud est devenu un best-seller ces dernières années, même en Occident. Ces parfums ont une odeur animale et sexy (selon moi et d’autres fans), avec une note chaude et boisée. Ils doivent être appliqués de préférence sur la pomme d’Adam. En effet, la vibration provoquée par la parole génère de la chaleur, ce qui rend le parfum plus intense.

Tom Ford « Tobacco Oud »

Tobacco Oud de Tom Ford est un défi pour le nez. Je porte la version Intense, qui a été abandonnée entre-temps, et je trouve cette interprétation de l’oud formidable. Lors de l’apéritif susmentionné, j’étais convaincu d’avoir senti ce parfum. Pour les personnes qui n’aiment pas l’oud, le parfum peut avoir une odeur associée aux matières fécales. Oui, c’est tout à fait possible. En effet, l’oud utilisé ici est fermenté à l’oxygène. Cette méthode de traitement aérobie entraîne la formation de bactéries sulfoxydantes, qui donnent cette note à l’huile.

Tobacco Oud de Tom Ford est définitivement « skanky ». Si vous aimez cela, vous allez adorer ce parfum. Outre l’oud, le whisky et le tabac sont deux notes dominantes.

Parfums de Marly « Layton Exclusif »

Avec Layton Exclusif, les Parfums de Marly interprètent le thème de l’oud avec le plus de fraîcheur parmi les trois parfums présentés ici. La note de tête est dominée par la bergamote, la mandarine, les notes aquatiques et le pamplemousse, avant que l’oud ne déploie ses effets. Un peu skanky, si ça existe. Toutefois, il est beaucoup plus doux et donc plus grand public que le Tobacoo Oud de Tom Ford.

Toutefois, par rapport à Layton, la variante Exclusif est également plutôt destinée à des nez expérimentés. Quasiment le grand frère qui ne cherche pas à plaire à tout prix. Et c’est justement ce fait qui rend Layton Exclusif si intéressant.

Nasomatto « Pardon »

Le nez derrière Pardon est Alessandro Gualtieri. L’Italien est sans doute actuellement l’un des esprits les plus créatifs de la branche. Outre Nasomatto, il gère une deuxième marque, Orto Parisi. Ses parfums sont souvent un défi et sont à mille lieues du mainstream.

Dans Pardon, Gulatieri interprète l’oud à la manière italienne classique. Rien d’animal, bien au contraire. Ce parfum est aussi élégant qu’un costume sur mesure de Milan. L’huile utilisée ici a été traitée sans oxygène, c’est-à-dire en anaérobie. Outre l’oud, qui tire les ficelles en arrière-plan, le magnolia et le chocolat jouent les rôles principaux. Un de mes parfums préférés de tous les temps.

Je m’appelle Patrick. Bardelli, pas Süskind comme l’auteur du roman « Le parfum ». Néanmoins, je suis moi aussi fan de parfums et écris régulièrement sur des parfums plus ou moins enivrants. Suivez mon profil d’auteur pour ne pas manquer le prochain article. Suivez toujours le nez. Et très important : je ne fais part ici que de mes impressions subjectives.

Photo d’en-tête : Patrick Bardelli

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Patrick Bardelli

Senior Editor

Patrick.Bardelli@digitecgalaxus.ch

Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?

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